Dans sa récente déclaration, Apple a vivement critiqué Spotify pour sa plainte déposée auprès de l’Union européenne concernant les règles de l’App Store. Apple affirme que Spotify cherche à bénéficier gratuitement des outils fournis par Apple et conteste les accusations d’Apple de pratiques anticoncurrentielles.

Alors que l’Union européenne se prépare à émettre une amende potentielle de 500 millions d’euros à l’encontre d’Apple en réponse à la plainte de Spotify concernant des pratiques anticoncurrentielles, le géant technologique américain riposte en accusant le service de streaming musical de vouloir un accès “illimité” à ses outils sans payer pour cela.

L’affrontement entre les deux entreprises a débuté en 2019 lorsque Spotify a déposé une plainte auprès de l’UE, affirmant que les règles de l’App Store d’Apple limitent le choix et la concurrence en imposant une taxe de 30 % sur les achats effectués via la boutique, y compris les abonnements à des services de streaming musical. Spotify soutient que cette taxe est injuste et que le service concurrent d’Apple, Apple Music, ne subit pas les mêmes frais, ce qui lui confère un avantage déloyal.

After sitting with our legal team to parse through the fine print of Apple’s DMA announcement (that took a while), which is, at best vague and misleading, I wanted to share my thoughts.

While Apple has behaved badly for years, what they did yesterday represents a new low, even…

— Daniel Ek (@eldsjal) January 26, 2024

Selon Apple, “Spotify ne propose pas d’abonnements via l’App Store et ne paie donc aucune commission à Apple dans l’UE.” La société a également souligné que Spotify avait la possibilité de créer des liens directs vers son site Web pour la création et la gestion de comptes, mais a choisi de ne pas le faire.

Cependant, Spotify maintient que les règles de l’App Store d’Apple ont un impact négatif sur sa capacité à concurrencer équitablement. La société de streaming musical a dénoncé les nouvelles règles de l’UE, qualifiant les nouveaux frais imposés aux développeurs d’Apple de “tentative d’extorsion” et critiquant le modèle de tarification actuel.

Margrethe Vestager, la vice-présidente exécutive de la Commission européenne chargée de la concurrence, a déclaré : “Spotify est un acteur majeur sur le marché du streaming musical, mais nous ne savons pas quelles auraient été les conditions sans cela.”

En parallèle, l’UE a révisé son cas contre Apple, abandonnant l’accusation concernant les paiements intégrés dans les applications et se concentrant sur les restrictions imposées par Apple aux développeurs pour qu’ils n’incitent pas les utilisateurs à s’abonner en dehors de l’App Store.

Apple a désormais la possibilité de répondre aux accusations de l’UE. Si la société est reconnue coupable, elle risque une amende pouvant atteindre 10 % de son chiffre d’affaires mondial annuel.

Le différend entre Apple et Spotify met en lumière les tensions croissantes entre les géants de la technologie et les régulateurs européens concernant les pratiques commerciales anticoncurrentielles et le contrôle des plateformes numériques. La décision finale de l’UE pourrait avoir des répercussions importantes sur l’industrie de la musique en streaming et sur le fonctionnement de l’App Store d’Apple dans toute l’Europe.